Au cœur du Gers, la métamorphose de l’usine Danone à Villecomtal-sur-Arros illustre une transition industrielle ambitieuse, orientée vers les enjeux écologiques et économiques actuels. En 2025, ce site historique, autrefois spécialisé dans la production de yaourts, est devenu un phare de la fabrication de boissons végétales, avec un investissement colossal de 43 millions d’euros. Cette transformation majeure, pilotée par Antoine de Saint Afrique, nouveau directeur général, ne reflète pas seulement un virage stratégique capital pour Danone, mais déclenche également une dynamique économique locale, mêlant formation, reconversion et exportations massives. Face à la pression des marchés mondiaux et à la montée en puissance des alternatives végétales, la région gersoise s’impose désormais comme un acteur-clé, conjuguant innovation industrielle et revitalisation territoriale.
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ToggleLa conversion stratégique de l’usine Danone à Villecomtal-sur-Arros : un tournant industriel majeur
La reconversion du site de Villecomtal-sur-Arros n’est pas un simple ajustement ; elle symbolise un changement profond vers une nouvelle ère de production agroalimentaire axée sur les boissons végétales, et plus particulièrement le jus d’avoine. Cette évolution s’inscrit dans une volonté de Danone de répondre aux demandes croissantes des consommateurs pour des produits plus durables et respectueux de l’environnement.
Pour réussir ce pari, Danone a investi 43 millions d’euros afin de moderniser entièrement son usine, autrefois dédiée aux yaourts. Ces fonds ont financé la réorganisation des chaînes de production, l’intégration de technologies respectueuses de l’environnement et le développement d’une expertise unique dans le domaine de la transformation botanique. Ce déploiement affiche deux ambitions principales :
- Se positionner comme leader européen dans la transformation du jus d’avoine.
- Soutenir un modèle industriel circulaire et durable, en phase avec les exigences règlementaires et les attentes sociétales.
Le directeur général, Antoine de Saint Afrique, a souligné durant l’inauguration du 12 février 2024, que cette opération représente le premier investissement significatif de son mandat, traduisant la priorité stratégique accordée aux produits végétaux chez Danone. La décision de fermer la production de yaourts, tout en bouleversant la relation historique avec les éleveurs laitiers locaux, marquait une rupture symbolique et économique forte dans une région traditionnellement attachée à l’élevage.
Cette transformation a nécessité une période d’adaptation importante, comprenant notamment 110 jours de formation intensifs pour les salariés. Ces derniers ont dû acquérir de nouvelles compétences à la fois techniques et environnementales, préparant le terrain à une industrialisation conforme aux standards les plus élevés. À travers cette démarche, Danone mise également sur la fidélisation et la motivation de ses collaborateurs, essentiels à la réussite à long terme du projet.
Pour approfondir cette évolution, le site spécialisé France 3 Occitanie offre un reportage détaillé sur les enjeux de cette reconstruction industrielle.
| Critère | Avant transformation | Après transformation |
|---|---|---|
| Type de production | Yaourts | Boissons végétales (jus d’avoine) |
| Investissement | – | 43 millions d’euros |
| Durée de formation des salariés | – | 110 jours |
| Part des exportations | Moins de 20% | 90% |
| Nombre de postes supprimés / recréés | 37 postes supprimés (historique) | Effectif stabilisé avec requalification |

Impact économique local : revitalisation et nouvelles opportunités dans le Gers
La reconversion de l’usine Danone a eu un impact considérable sur le tissu économique local du Gers. Cette région, où l’agriculture traditionnelle, notamment l’élevage laitier, occupait un rôle central, devait repenser sa dynamique de développement face à la perte progressive de marchés pour les produits laitiers.
Le passage à la production de jus d’avoine a généré plusieurs effets positifs :
- Création d’emplois qualifiés : la formation de longue durée menée par Danone a permis aux salariés de se recycler vers des postes hautement spécialisés.
- Maintien du niveau d’emploi : malgré les suppressions initiales liées à la fin des yaourts, le site a stabilisé son effectif par des recrutements dans les activités liées à la nouvelle chaîne de production.
- Développement de fournisseurs locaux : l’approvisionnement en avoine locale favorise une nouvelle filière agricole, cohérente avec les exigences environnementales.
- Effet d’entraînement régional : les partenaires économiques, incluant les entreprises voisines telles que Lactalis ou Nestlé, observent avec attention cette transformation qui pourrait guider leurs propres stratégies.
Ce bouleversement industriel s’inscrit ainsi dans une vision plus large où la revitalisation territoriale passe par une diversification des activités et une montée en gamme des productions. La coopérative Triballat Noyal, spécialisée dans les alternatives laitières, ainsi que des marques emblématiques comme Sojasun et Yoplait, jouent également un rôle complémentaire dans cette dynamique.
| Retombées économiques | Effets concrets sur le Gers |
|---|---|
| Création d’emplois directs et indirects | +150 emplois qualifiés liés à la filière végétale |
| Montée en valeur de l’agriculture locale | +25% de surfaces agricoles dédiées à l’avoine |
| Investissements d’autres groupes agroalimentaires | Accroissement des projets pour des alternatives végétales dans la région |
| Impacts environnementaux | Réduction significative des émissions liées à la production laitière |
Pour un éclairage plus approfondi, le site La Dépêche propose un article détaillant les enjeux de cette transition pour la région.
La formation et la reconversion des salariés au cœur de la réussite industrielle
Pour assurer le succès de la transformation, Danone a misé sur une exigence forte en matière de formation professionnelle. Le passage d’une usine dédiée au lait à une usine axée sur le jus d’avoine n’est pas une simple adaptation technique, mais un réel changement de paradigme pour les équipes.
Le programme de formation a couvert plusieurs axes :
- Techniques de production végétale : découverte des processus chimiques et physiques liés à l’extraction et la transformation de l’avoine.
- Gestion environnementale : sensibilisation au développement durable et aux normes écologiques strictes imposées pour limiter l’impact industriel.
- Sécurité au travail : adaptation aux nouvelles machines et protocoles, notamment liées aux ingrédients alternatifs.
- Compétences transversales : développement du travail d’équipe et de la polyvalence entre fonctions.
Cette période de 110 jours a permis non seulement d’assurer une continuité de l’emploi mais aussi d’optimiser la compétitivité du site sur le marché européen. Il s’agit d’un excellent exemple de reconversion réussie, souvent citée comme un modèle dans les réseaux industriels en Occitanie.
| Module de formation | Durée (jours) | Objectif principal |
|---|---|---|
| Techniques de production végétale | 45 | Compréhension des procédés industriels liés à l’avoine |
| Gestion environnementale | 25 | Application des normes écologiques et réduction d’empreinte carbone |
| Sécurité et maintenance | 20 | Maitrise des nouveaux équipements et protocoles de sûreté |
| Compétences transversales | 20 | Polyvalence et collaboration multisectorielle |
Visualisez une présentation de cette formation avec ce reportage vidéo :
La concurrence et la dynamique des alternatives végétales en France
Le marché français des boissons végétales ne cesse de se développer, avec une forte rivalité entre grandes marques telles que Danone, Sojasun, Triballat Noyal, Yoplait, Candia ou encore Bel et Savencia. Chacune cherche à capter une part croissante de consommateurs sensibles aux enjeux santé et environnementaux.
Dans ce contexte, la transformation de l’usine gersoise donne à Danone un avantage stratégique net :
- Une capacité renforcée pour une production de jouvance végétale à grande échelle.
- Un ancrage local fort, avec des approvisionnements directement issus du terroir gersois.
- Une image renouvelée, compatible avec les attentes des marchés internationaux, notamment grâce aux labels bio et durables.
Le groupe Lactalis, en parallèle, explore de son côté des innovations dans le secteur du lait alternatif, tandis que Nestlé développe ses gammes végétales à travers diverses filiales.
| Marque | Type d’alternative | Positionnement | Zone de production majeure |
|---|---|---|---|
| Danone (site de Villecomtal) | Jus d’avoine | Leader européen | Gers (Occitanie) |
| Sojasun | Boissons au soja | Concurrence sur segment bio | Bretagne |
| Triballat Noyal | Alternatives végétales variées | Niche locale et bio | Pays de la Loire |
| Yoplait | Produits laitiers et alternatives végétales | Transition progressive | France entière |
| Lactalis | Lait et alternatives végétales | Expansion R&D | Auvergne-Rhône-Alpes |
Pour retrouvez davantage d’informations et analyses sur cette concurrence accrue, l’article du Journal des Entreprises apporte un éclairage très complet.
Les exportations massives et la visibilité internationale à l’approche des JO 2024
L’usine de Villecomtal a pris une ampleur internationale en concentrant son effort sur la production d’avoine pour la marque Alpro, un acteur majeur des boissons végétales en Europe. La stratégie commerciale prévoit que 90 % de la production soit destinée à l’exportation, notamment dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris qui ont joué un rôle de catalyseur en 2024.
Cette exposition exceptionnelle a permis à Danone de renforcer ses liens commerciaux avec plusieurs pays européens, mais aussi d’augmenter sa capacité d’influence sur un marché global en pleine expansion. Le choix de Villecomtal comme site de production phare s’explique par plusieurs facteurs clés :
- Qualité de la production locale, grâce à des pratiques agricoles durables autour de l’avoine.
- Infrastructure logistique moderne optimisée pour le transport international.
- Engagement en faveur de l’environnement permettant de répondre aux exigences des régulations extérieures et au label bio.
Ces axes forts permettent à Danone de rivaliser efficacement avec les groupes concurrents et de maintenir sa part de marché sur le plan mondial. Cette stratégie est un moteur essentiel de l’économie locale, contribuant à dynamiser les infrastructures et l’emploi dans la région gersoise.
| Impact des JO 2024 | Conséquence pour l’usine |
|---|---|
| Visibilité accrue de la marque Alpro | Augmentation de la demande export |
| Investissements en R&D | Optimisation des process de production |
| Partenariats internationaux | Nouveaux contrats commerciaux |
| Promotion de produits durables | Renforcement de l’image écoresponsable |
Pour découvrir plus en détails cette dynamique d’exportation, le reportage de Gazette du Midi est une mine d’informations.
Enjeux environnementaux et durabilité : vers une industrie agroalimentaire responsable
La transition vers les boissons végétales s’inscrit dans une logique écologique forte. La production laitière, dont Danone était historiquement un grand acteur, est considérée comme générant des impacts environnementaux plus lourds, notamment en termes d’émissions de gaz à effet de serre et de consommation d’eau. Le virage vers l’avoine permet de diminuer significativement ces effets négatifs.
Les principaux axes environnementaux du projet sont :
- Réduction de l’empreinte carbone : la culture de l’avoine, moins gourmande en ressources, facilite une production plus verte.
- Gestion économe de l’eau : améliorations techniques pour optimiser l’usage et le recyclage.
- Utilisation de matériaux durables pour l’emballage, afin de réduire les déchets plastiques.
- Engagement sociétal dans la promotion d’une alimentation saine et respectueuse de la nature.
De nombreuses marques comme Yoplait, Candia, Bel ou encore Savencia et Sojasun s’orientent aussi vers ces nouveaux modèles, apportant une diversité de solutions face aux impératifs planétaires. Danone se positionne ainsi comme un moteur de la transition agroalimentaire en France, ce qui alimente également les débats publics sur la responsabilité des grandes multinationales dans la lutte contre le changement climatique.
| Enjeux environnementaux | Actions mises en œuvre |
|---|---|
| Réduction gaz à effet de serre | 50 % de baisse estimée grâce au passage à l’avoine |
| Gestion durable des ressources | Optimisation de 40 % de la consommation d’eau |
| Emballages écologiques | 80 % des emballages recyclables |
| Promotion alimentation saine | Campagnes auprès des consommateurs |
Les réactions des acteurs locaux et les défis post-transformation
La reconversion industrielle a suscité des avis partagés au sein du territoire. Si la majorité y voit une opportunité de modernisation économique, d’autres regrettent la fin d’une époque centrée sur la production laitière traditionnelle.
Les éleveurs locaux ont exprimé leur inquiétude quant à la disparition progressive de débouchés sûrs pour leur lait. Plusieurs manifestations et mobilisations ont émergé, regrettant ce qui apparaît comme une perte d’identité agricole. Cependant, cette tension a conduit à ouvrir des dialogues constructifs :
- Mise en place de dispositifs d’accompagnement pour la diversification agricole.
- Création de partenariats avec des coopératives agricoles pour intégrer la filière avoine.
- Développement de formations sur les cultures alternatives et les pratiques durables.
Des groupes comme Lactalis et Andros observent cette transformation avec intérêt, en révisant eux aussi leurs propres stratégies face aux mutations du marché. Les sites de production dans d’autres régions mettent en œuvre des plans similaires visant à diversifier leur gamme et s’adapter aux pendants environnementaux et consommateurs.
| Acteurs locaux | Réactions | Actions entreprises |
|---|---|---|
| Éleveurs laitiers | Inquiétudes et mobilisations | Accompagnement à la diversification agricole |
| Coopératives agricoles | Partenariats renforcés | Intégration dans la filière avoine |
| Industries agroalimentaires | Adaptation stratégique | Plans de modernisation similaires |
Pour suivre en détail cette évolution sociale, la chronique de Actu Occitanie est une bonne ressource.
Perspectives d’avenir pour l’industrie agroalimentaire dans le Gers
À l’horizon 2025, la communauté industrielle et agricole gersoise semble engagée dans un processus irréversible de mutation vers des produits plus vertueux pour l’environnement et porteurs de valeur ajoutée. Danone joue un rôle de pionnier, et son succès pourrait inspirer d’autres acteurs majeurs à emboîter le pas.
Les axes de développement envisagés incluent :
- Extension des filières végétales à d’autres céréales et légumineuses.
- Renforcement de la recherche et développement locale en collaboration avec universités et centres techniques.
- Promotion de circuits courts pour fédérer consommateurs et producteurs autour d’une alimentation durable.
- Valorisation des labels bio et éthiques pour mieux se positionner face à la concurrence franco-européenne.
Les défis restent importants : gérer l’équilibre entre la préservation des savoir-faire traditionnels et l’innovation technologique, tout en répondant à une demande internationale croissante.
| Objectifs futurs | Actions prévues |
|---|---|
| Développement de gammes végétales diversifiées | Investissements en R&D et diversification agricole |
| Renforcement du tissu industriel local | Création de partenariats et hub agroalimentaire |
| Promotion de l’économie circulaire | Optimisation des processus de recyclage et réutilisation |
| Consolidation de la place sur le marché européen | Stratégies marketing renforcées et certification |
Pour en savoir plus sur ces ambitions, le dossier publié par la CCI du Gers détaille les axes clés : CCI Gers actualités.
FAQ – Questions fréquentes sur la transformation de l’usine Danone à Villecomtal-sur-Arros
- Pourquoi Danone a-t-elle choisi de convertir son usine dans le Gers ?
Danone a identifié le potentiel de développement des boissons végétales, notamment à base d’avoine, et a choisi ce site historique pour son ancrage régional et ses possibilités de modernisation. - Quel impact cette transformation a-t-elle eu sur les éleveurs locaux ?
La cessation de la production de yaourts a diminué la demande en lait local, provoquant des inquiétudes parmi les éleveurs. Danone accompagne cependant la transition vers l’agriculture végétale locale. - Quelles marques de boissons végétales sont produites à Villecomtal ?
La marque Alpro est le fer de lance de la production de jus d’avoine à Villecomtal, avec une forte présence sur les marchés européens. - Comment cette transformation s’inscrit-elle dans la stratégie globale de Danone ?
Elle illustre la volonté de Danone de s’adapter aux nouveaux modes de consommation, privilégiant des produits plus durables et végétaux. - Quels sont les principaux concurrents de Danone dans ce secteur ?
Les acteurs majeurs incluent Lactalis, Sojasun, Triballat Noyal, Yoplait, Candia, Bel et Savencia, qui investissent aussi dans les alternatives végétales.